Que faire en cas de surdose d’opioïdes ?

La crise des opioïdes est bien réelle, et elle ne touche pas que les grands centres urbains. Chaque année, des centaines de vies sont perdues au Québec à cause d’une surdose, souvent en quelques minutes seulement. Face à cette urgence, savoir reconnaître une surdose et intervenir rapidement peut sauver une vie. Que vous soyez un professionnel, un proche ou simplement un citoyen concerné, vous pouvez devenir un maillon vital de la chaîne d’intervention.

Reconnaître les signes d’une surdose

Les opioïdes comme le fentanyl, l’oxycodone, l’hydromorphone ou l’héroïne affectent directement le système respiratoire. En cas de surdose, le corps ralentit dangereusement : la respiration devient irrégulière, puis s’arrête. La peau devient pâle ou bleuâtre, les lèvres violacées, les pupilles se contractent et deviennent très petites. La personne peut perdre connaissance, ne pas réagir lorsqu’on la stimule, ou produire des bruits de gargouillement en respirant.

Il est important de comprendre qu’une surdose peut survenir même avec une faible quantité, surtout en présence de drogues coupées au fentanyl. La rapidité d’intervention est donc essentielle, et chaque minute compte.

Ce que vous devez faire immédiatement

Dès que vous soupçonnez une surdose, il ne faut pas hésiter. La première étape est d’appeler le 911 ou les services d’urgence. Pendant que l’aide est en route, vous devez tenter de réveiller la personne en la stimulant fortement, par exemple en la frottant vigoureusement ou en lui parlant à voix forte.

Si elle ne réagit pas, vérifiez si elle respire. Si ce n’est pas le cas ou si la respiration est très lente, commencez la réanimation cardio-respiratoire (RCR). Dans le même temps, si vous avez accès à une trousse de naloxone, utilisez-la immédiatement. Ce médicament, disponible gratuitement en pharmacie, bloque temporairement les effets des opioïdes sur le cerveau et peut ramener la personne à la conscience.

La naloxone peut être administrée par injection intramusculaire ou en vaporisateur nasal. Dans les deux cas, suivez les instructions du dispositif. Après administration, continuez la RCR si nécessaire jusqu’à ce que la personne reprenne conscience ou que les secours arrivent.

L’importance d’être formé et préparé

Une intervention rapide repose sur la connaissance des signes, mais aussi sur la confiance à agir. Trop souvent, la peur ou la confusion paralyse les témoins d’une surdose. Pourtant, au Québec, la Loi sur les bons samaritains protège les citoyens qui interviennent en situation d’urgence. Vous ne pouvez pas être poursuivi pour avoir tenté de sauver une vie, même si des substances sont présentes sur place.

Chez FIMUQ, notre formation en premiers soins inclut désormais une section complète sur les surdoses d’opioïdes. Nous y abordons la reconnaissance des symptômes, l’utilisation de la naloxone, la réanimation, ainsi que les aspects légaux et émotionnels liés à ce type d’intervention. Parce qu’être témoin d’une surdose est toujours un choc, mais savoir quoi faire peut transformer ce moment en une action déterminante.

Sensibilisation et accès à la naloxone

La meilleure manière de prévenir les décès liés aux opioïdes, c’est d’augmenter l’accès à la naloxone et à l’information. Ce médicament est gratuit dans toutes les pharmacies participantes du Québec. Toute personne – qu’elle consomme des opioïdes ou non – peut en demander une trousse sans prescription. Avoir une trousse à la maison, dans un sac ou dans un lieu de travail est un réflexe responsable, surtout si vous êtes en contact avec des milieux à risque.

Former son entourage, discuter ouvertement du sujet, et lever les tabous autour de la consommation et des surdoses permet de créer des environnements plus sécuritaires. Intervenir, c’est aussi briser l’isolement et reconnaître que chaque vie mérite d’être protégée.

FAQ – Surdose d’opioïdes

Pupilles très petites, peau bleue, respiration lente ou absente, perte de conscience, et bruits respiratoires anormaux.

Non. Elle est conçue pour être simple d’utilisation, avec des instructions claires. Elle peut être injectée ou administrée par le nez.

Non. Au Québec, la Loi sur les bons samaritains vous protège si vous agissez de bonne foi pour aider.

Oui. Notre formation en premiers soins inclut un module spécifique sur la gestion des surdoses d’opioïdes et l’utilisation de la naloxone.

0

Votre panier est vide.